2006-2010
Bilans climatologiques de 2006 à 2010
Après 2006, une nouvelle année record en température
En 2007, la température moyenne annuelle fut à nouveau remarquable. Cette température a atteint une valeur de 11,5°C à Uccle, battant le tout récent record de 11,4°C observé l’année précédente, en 2006. Des records thermométriques mensuels (janvier, avril) et saisonniers (hiver, printemps) furent également largement battus en 2007. Rappelons qu’à Bruxelles-Uccle, le début des observations régulières date de 1833.
Le mois d’avril fut aussi un mois particulièrement exceptionnel à Uccle : pas de précipitations et records de températures, d’excès d’ensoleillement et de déficit de vent. C’est la première fois qu’au cours d’un mois calendrier, on ne recueille pas une seule goutte d’eau dans le pluviomètre. Au cœur du printemps, le record de la plus longue période sans précipitations a également été battu à cette occasion, puisqu’on n’observa pas de pluie à Uccle entre le 31 mars et le 5 mai, soit durant 36 jours consécutifs (le précédent record datait de 1887, avec une période sèche de 35 jours, entre le 4 juin et le 8 juillet). Signalons encore que la vitesse moyenne du vent fut exceptionnellement faible sur l’ensemble de l’année.
Quelques valeurs caractéristiques de l’année 2007 sont données dans le tableau 1 et le tableau 2 précise le sens des degrés d’anormalité qui sont utilisés dans le tableau 1 et dans le texte.
Tableau 1. Valeurs pour l’année 2007 et valeurs normales pour différents paramètres météorologiques mesurés à Uccle. La colonne « Caractéristiques statistiques » donne le degré d’anormalité du paramètre en 2007, exprimé en périodes de retour moyennes (cf. définitions dans le tableau 2).
Paramètre | 2007 | Normales* | Caractéristiques statistiques |
---|---|---|---|
Pression moyenne de l’air (au niveau de la mer) (hPa) | 1017 | 1015,7 | n |
Vitesse moyenne du vent (m/s) | 3,3 | 3,7 | e |
Durée d’ensoleillement (h) | (**)1472 | 1554 | n |
Température moyenne (°C) | 11,5 | 9,7 | te |
Température maximale moyenne (°C) | 15,3 | 13,8 | te |
Température minimale moyenne (°C) | 7,8 | 6,7 | te |
Température maximale absolue (°C) | 30,9 | 31,7 | n |
Température minimale absolue (°C) | –6,8 | –8,9 | n |
Nombre de jours de gel (min < 0°C) | 27 | 46,8 | ta |
Nombre de jours hivernaux (max < 0°C) | 1 | 7,8 | a |
Nombre de jours estivaux (max >= 25°C) | 23 | 24,6 | n |
Nombre de jours de forte chaleur (max >= 30°C) | 2 | 3,3 | n |
Humidité relative moyenne de l’air (%) | 80 | 81 | n |
Tension de vapeur moyenne (hPa) | 11 | 10,3 | ta |
Total des précipitations (mm) | 879,5 | 804,8 | n |
Nombre de jours de précipitations mesurables (<= 0,1 mm) | 204 | 207,2 | n |
Nombre de jours d’orages dans le pays | 94 |
(**)valeur corrigée le 29/01/08
* Les normales et les caractéristiques statistiques sont calculées à partir des observations sur la période 1901-2000, sauf pour les températures extrêmes (maximales et minimales) et les paramètres dérivés de ces températures (valeurs absolues et nombre de jours) où la période de référence est 1968-2000 (début des mesures dans un abri fermé). La technique d’observation des orages ayant évolué, la série du nombre de jours d’orages n’est pas homogène et, dès lors, les valeurs statistiques n’ont pas été calculées.
Tableau 2. Définition du degré d’anormalité d’un paramètre climatologique, exprimé en périodes de retour moyennes.
Code | Niveaux d'anormalité | Phénomène égalé ou dépassé en moyenne une fois tous les |
n | normal | - |
a | anormal | 6 ans |
ta | très anormal | 10 ans |
e | exceptionnel | 30 ans |
te | très exceptionnel | 100 ans |
L'hiver (de décembre 2006 à février 2007, voir la figure 1) a été très exceptionnellement doux, dans la foulée de la douceur record déjà observée durant l’automne 2006. La température moyenne atteignit la valeur très exceptionnelle de 6,6°C, soit un excès de 3,5°C par rapport à la valeur normale (3,1°C). Cette valeur est également un nouveau record, qui détrône le précédent observé en 1990, lorsque la température moyenne hivernale était grimpée jusqu’à 6,1°C. Tous les mois de l’hiver ont connu à Uccle une température moyenne excédentaire par rapport à leur valeur normale. La température de janvier 2007 fut particulièrement remarquable. Le dernier record mensuel de douceur en hiver à Bruxelles-Uccle datant du 19e siècle fut battu : la température moyenne avait atteint 6,9°C en janvier 1834 et cette fois, cette température s’éleva jusqu’à 7,2°C. C’est un excès de 4,6°C par rapport à la valeur normale du mois de janvier (2,6°C).
Parallèlement à cette douceur, l’hiver enregistra un excès très anormal des précipitations : on releva à Uccle un cumul saisonnier de 270,7 mm, pour une valeur normale de 186,8 mm. On reste cependant très loin du record de 1995, lorsque le total pluviométrique hivernal avait atteint 365,9 mm.
La durée d’ensoleillement fut très anormalement déficitaire sur la saison hivernale : on ne releva que 124 h de soleil à Uccle, alors que la normale est de 168 h (l’hiver le plus sombre fut celui de 1923, avec seulement 83 h de soleil).
Le printemps (de mars à mai, voir la figure 2) fut, tout comme l’automne 2006 et l'hiver 2007, marqué par un record de la température moyenne. À nouveau, comme les six mois précédents, les températures moyennes mensuelles furent chaque fois largement au-dessus des valeurs normales. À Uccle, le printemps 2007 s’est donc hissé à la première place des printemps les plus chauds depuis le début des observations en 1833, avec une température moyenne de 12,3°C, ce qui représente un excès de 2,8°C par rapport à la normale printanière (9,5°C). Comme pour l’automne 2006, l’excès par rapport à l’ancien record de 11,2°C, qui datait de l’année 1993, est particulièrement impressionnant, puisqu’il atteint 1,1°C. Selon les paramètres statistiques de la série des températures moyennes à Bruxelles-Uccle, un tel événement doit se produire en moyenne, comme pour le record de l’automne 2006, moins d’une fois tous les 500 ans (en faisant l’hypothèse d’un climat stable).
Au cours de la saison, le mois d’avril s’est particulièrement fait remarquer en battant une série impressionnante de records mensuels dont ceux, par excès, de la température moyenne (avec 14,3°C, pour une normale de 9,0°C), de la température maximale (20,5°C, pour 13,1°C) et de la durée d’ensoleillement (284,2 h, pour 158 h), et, par déficit, de la vitesse moyenne du vent (2,8 m/s, pour 3,7 m/s). Notons encore la valeur très basse de l’humidité relative, avec une moyenne de 62% pour une normale de 77% (le record de déficit mensuel reste cependant 59%, relevé en avril 1893 et 1959).
Mais le nouveau record le plus symbolique du mois d’avril 2007 concerne les précipitations : ce fut le premier mois calendrier sans précipitations mesurables à Bruxelles-Uccle depuis 1833 (en moyenne, il tombe durant ce mois 53,1 mm en 17 jours). Le déficit record mensuel précédent datait d’avril 1893, lorsqu’un cumul de 0,5 mm avait été relevé à la suite à 3 jours de précipitations. En fait, entre le 31 mars et le 5 mai 2007, il n’est pas tombé une goutte d’eau, soit sur une période de 36 jours consécutifs, ce qui est également un nouveau record pour Bruxelles-Uccle.
Dans le passé, les autres plus longues périodes sèches qui se sont produites à Bruxelles-Uccle sont les suivantes :
- en 1887 : pas de pluie entre le 4 juin et le 8 juillet, soit durant 35 jours,
- en 1834 : pas de pluie entre le 11 septembre et le 10 octobre, soit durant 30 jours,
- en 1959 : pas de pluie entre le 22 août et le 20 septembre, soit également durant 30 jours (ensuite, il plut moins de 5 mm sur deux jours et une nouvelle période sèche dura 17 autres jours consécutifs).
L'été (de juin à août, voir la figure 3) fut caractérisé par un excès anormal des précipitations : on a recueilli 252,8 mm à Uccle, pour une normale saisonnière de 210,4 mm. En dehors de cela, et contrairement à l’été 2006 exceptionnel par la chaleur en juillet et les pluies en août, l’été 2007 fut relativement banal, conforme à un été typique de nos régions.
Dans la foulée de l’été, l’automne (de septembre à novembre, voir la figure 4) resta également dans les normes. On signalera seulement que la vitesse moyenne du vent a été très exceptionnellement faible en octobre.
Enfin, le dernier mois de l’année fut très contrasté du point de vue des précipitations. La première décade de décembre fut très exceptionnellement pluvieuse : avec 82,8 mm tombés entre le 1er et le 10, le record depuis 1901 est battu à Uccle pour cette décade (le précédent record datait de 1929, avec 69,6 mm). Par contre, la deuxième décade fut la plus sèche depuis 1901, avec un cumul de 0,9 mm mesuré à Uccle, alors que le précédent record pour cette décade datait de 1951, avec 1,1 mm.
Pour Uccle, les courbes en vert sur les figures 5 à 8 donnent respectivement les valeurs mensuelles en 2007 de la température moyenne, de la durée d’ensoleillement, du total des précipitations et du nombre de jours de précipitations. Les figures reprennent également les valeurs mensuelles normales (courbes en rouge), ainsi que les valeurs mensuelles extrêmes observées à Bruxelles-Uccle depuis le début des mesures de chaque paramètre (1833 pour la température et les précipitations et 1887 pour la durée d’ensoleillement).
En conclusion, l’hiver très doux et le printemps très chaud qui l’a suivi expliquent que l’année 2007 batte le record annuel de la température moyenne à Uccle (voir la figure 5). Le précédent et tout récent record, enregistré en 2006, est dépassé et la succession de ces deux années record s’explique par une longue période d’anomalie positive des températures observée dans nos régions entre les mois de septembre 2006 et juin 2007 (pour l’ex-record de 2006, il faut aussi tenir compte de la température exceptionnellement élevée sur l’ensemble de l’été, malgré un mois d’août normal de ce point de vue). En 2007, la température moyenne annuelle atteint 11,5°C (normale: 9,7°C), contre 11,4°C en 2006 (voir figure 9).
On notera aussi que les durées d’ensoleillement mensuelles furent toutes déficitaires entre mai et novembre et que la vitesse annuelle moyenne du vent fut exceptionnellement faible, du fait de vitesses particulièrement faibles mesurées en avril, en octobre et, dans une moindre mesure, en novembre.
Au cœur du printemps, une période record de 36 jours sans précipitations restera une autre caractéristique particulièrement remarquable de l’année 2007. Le mois d’avril restera dans les annales comme le premier mois calendrier au cours duquel aucune goutte de pluie n’aura été relevée à Bruxelles-Uccle depuis 1833. Pour les autres mois, les précipitations furent variables autour des valeurs normales et, sur l’ensemble de l’année, la quantité de précipitations cumulée est normale, avec un total de 879,5 mm pour 204 jours de précipitations (normales: 804,8 mm en 207 jours).