2006-2010
Bilans climatologiques de 2006 à 2010
Après les années record 2006 et 2007, l’année 2008 a elle aussi été caractérisée par un excès important de la température moyenne à Uccle par rapport à la température moyenne observée entre 1901 et 2000. Cette année, la température moyenne a atteint 10,9°C, soit 1,2°C au-dessus de la valeur normale sur le 20e siècle (9,7°C). Un tel écart est qualifié de « très anormalement » élevé (cf. tableau 1 pour la définition des degrés d’anormalité). Il est remarquable de constater également qu’en 2008, il n’y a pas eu de « jours d’hiver », c’est-à-dire de jours où la température maximale est descendue en dessous de 0°C, ce qui est une situation très exceptionnelle.
D’autre part, la moyenne des températures relevées à Uccle au cours des 20 dernières années, c’est-à-dire après le réchauffement relativement brutal observé dans les années 1980, s’élève à 10,8°C : la température moyenne de cette année est donc très proche de la température moyenne sur la période chaude que nous connaissons depuis 20 ans (cf. figure 1).
Tableau 2. Définition du degré d’anormalité d’un paramètre climatologique, exprimé en périodes de retour moyennes.
Code | Degrés d'anormalité | Phénomène égalé ou dépassé en moyenne une fois tous les |
n | normal | - |
a | anormal | 6 ans |
ta | très anormal | 10 ans |
e | exceptionnel | 30 ans |
te | très exceptionnel | 100 ans |
En 2008, les valeurs annuelles de la plupart des paramètres autres que la température moyenne peuvent toutes être qualifiées de « normales » (cf. tableaux 1 et 2). Avec 861,5 mm, le total des précipitations est quelque peu excédentaire. La durée d’insolation est de 1448,7 h et présente un petit déficit par rapport à la valeur normale. Seules l’humidité relative et la vitesse moyenne du vent furent très anormalement déficitaires. Notons encore que la vitesse moyenne du vent fut néanmoins quelque peu supérieure aux valeurs observées les années précédentes.
Tableau 2. Valeurs pour l’année 2008 et valeurs normales* pour différents paramètres météorologiques mesurés à Uccle. La colonne « Caractéristiques statistiques » donne le degré d’anormalité du paramètre en 2008, exprimé en périodes de retour moyennes (cf. définitions dans le tableau 1).
Paramètre | 2008 | Normales | Caractéristiques statistiques |
---|---|---|---|
Pression moyenne de l’air (au niveau de la mer) (hPa) | 1015,4 | 1015,7 | n |
Vitesse moyenne du vent (m/s) | 3,4 | 3,7 | ta |
Durée d’ensoleillement (h) | 1449 | 1554 | n |
Température moyenne (°C) | 10,9 | 9,7 | ta |
Température maximale moyenne (°C) | 14,6 | 13,8 | n |
Température minimale moyenne (°C) | 7,2 | 6,7 | n |
Température maximale absolue (°C) | 31,0 | 31,7 | n |
Température minimale absolue (°C) | -6,1 | -8,9 | n |
Nombre de jours de gel (min < 0°C) | 37 | 47 | n |
Nombre de jours hivernaux (max < 0°C) | 0 | 8 | te |
Nombre de jours estivaux (max >= 25°C) | 25 | 25 | n |
Nombre de jours de forte chaleur (max >= 30°C) | 1 | 3 | n |
Humidité relative moyenne de l’air (%) | 77 | 81 | ta |
Tension de vapeur moyenne (hPa) | 10,1 | 10,3 | n |
Total des précipitations (mm) | 861,5 | 804,8 | n |
Nombre de jours de précipitations mesurables (<= 0,1 mm) | 209 | 207 | n |
Nombre de jours d’orages dans le pays ** | 95 | 94 | n |
* Les normales et les caractéristiques statistiques sont calculées à partir des observations sur la période 1901-2000, sauf pour les températures extrêmes (maximales et minimales) et les paramètres dérivés de ces températures (valeurs absolues et nombre de jours) où la période de référence est 1968-2000 (début des mesures dans un abri fermé).
** A partir de l’année 2008, la normale du nombre de jours d’orages dans le pays est calculée en utilisant les mesures de l’activité électrique atmosphérique effectuées par le système SAFIR.
L’hiver 2008 (décembre 2007 à février 2008, cf. figure 2) a été très anormalement chaud, principalement du fait d’un mois de janvier exceptionnellement doux, avec une température moyenne de 6,5°C, ainsi que d’un mois de février très anormalement chaud. L’hiver fut également remarquable par la durée d’insolation qui s’éleva à 237,7 h, alors que la normale saisonnière n’est que de 170,5 h ; cet excès est très anormal. Les précipitations furent normales, à la fois en quantité d’eau recueillie et en fréquence de jours de précipitations : on a relevé un total de 195,3 mm en 53 jours de précipitations, pour des valeurs normales de 202,1 mm et 55 jours.
La douceur s’est maintenue au cours du printemps (mars à mai, cf. figure 3). C’est la température record du mois de mai qui fut à l’origine de l’excès très anormal de la température moyenne printanière : la température moyenne atteignit 10,7°C, pour une normale saisonnière de 9,5°C. Les quantités d’eau recueillies au printemps furent également très anormalement élevées : le total atteignit 240,2 mm, pour une valeur normale de 196,2 mm. Cette quantité d’eau fut relevée en un nombre normal de jours de précipitations : 49 jours, pour une moyenne de 53 jours. Avec 434,4 h de soleil cumulées sur le printemps, on observa un déficit normal de l’ensoleillement. En moyenne, on enregistre une durée d’insolation de 450,7 h durant cette saison.
L’été (juin à août, cf. figure 4) n’a présenté aucune anomalie particulière des paramètres climatologiques. Même si l’ensoleillement est déficitaire avec 504,5 h de soleil (comparé à une normale de 567,9 h), cette valeur reste tout juste « normale » : il aurait fallu 2,5 h de soleil en moins pour que le cumul saisonnier puisse être qualifié d’« anormal ». C’est le mois d’août qui est principalement à l’origine de ce déficit, bien que juin et juillet furent également déficitaires. La quantité de précipitations et la fréquence des jours de précipitations estivales furent excédentaires, tout en restant également normales, avec respectivement 261,1 mm d’eau récoltée en 56 jours, alors que les normales s’élèvent à 210,4 mm en 46 jours. Avec 17,2°C, la température moyenne ne fut excédentaire que de 0,2°C par rapport à la valeur normale saisonnière.
L’automne (septembre à novembre, cf. figure 5) fut également climatologiquement relativement normal. Malgré un déficit d’insolation au cours du mois de novembre, le total des heures d’ensoleillement est cependant globalement excédentaire, mais il est resté normal pour cette saison. Le plus remarquable fut la fréquence des jours de précipitations du mois de novembre : la valeur de 26 jours est une valeur exceptionnellement élevée.
Pour Uccle, les courbes en rose sur les figures 6 à 9 donnent respectivement les valeurs mensuelles en 2008 de la température moyenne, de la durée d’insolation, du total des précipitations et du nombre de jours de précipitations. Les figures reprennent également les valeurs mensuelles normales (courbes en rouge), ainsi que les valeurs mensuelles extrêmes observées à Bruxelles-Uccle depuis le début des mesures de chaque paramètre (1833 pour la température et les précipitations et 1887 pour la durée d’insolation).
En conclusion, on retiendra que la température moyenne relativement élevée observée en 2008 fut liée à un hiver et un printemps anormalement chauds. Par la suite, cependant, les températures estivales et automnales se rapprochèrent des normales saisonnières, ce qui explique que la valeur de 2008 se situa finalement largement en dessous des records de température de 2007 et 2006. La douceur des mois de janvier et février, ainsi qu’un mois de décembre normal, explique qu’il n’y eut pas de journée de gel permanent en 2008. Il faut encore signaler que la vitesse moyenne annuelle du vent resta très anormalement inférieure à la normale, même si ce fut moins marqué qu’au cours des dernières années, et que l’humidité relative moyenne fut également très anormalement basse.