L'expansion rapide des panneaux solaires sur les toits modifie la façon dont les villes du monde entier produisent de l'électricité, mais une nouvelle étude tire la sonnette d'alarme au sujet d'une conséquence inattendue : ces panneaux pourraient contribuer à l'augmentation de la température dans les villes en journée. Publiée dans Nature Cities, l'étude à laquelle l’IRM a participé pour y comparer le climat de Bruxelles, révèle que si les panneaux solaires installés sur les toits contribuent à réduire la consommation d'énergie des ménagesà favoriser la consommation d’énergies vertes, ils pourraient également contribuer à l'augmentation des températures urbaines en journée.
L'étude, menée une première fois à Kolkata en Inde, a révélé que pendant les vagues de chaleur, l'installation de panneaux solaires sur les toits peut faire augmenter les températures urbaines diurnes de 1,5°C. La chaleur générée entre les panneaux et la surface du toit intensifierait l'effet d'îlot de chaleur urbain, alourdissant ainsi le fardeau des villes qui se réchauffent déjà. Toutefois, les chercheurs ont également constaté un avantage potentiel la nuit : les panneaux peuvent contribuer à refroidir la ville en abaissant les températures jusqu'à 0,6 °C.
Les modèles climatiques de pointe utilisés dans l'étude ont en outre révélé que la chaleur dégagée par les panneaux solaires peut modifier les schémas météorologiques locaux, voire retarder l'arrivée des brises marines rafraîchissantes. Cette chaleur agite également l'air à des niveaux inférieurs, élevant la couche limite planétaire de plus de 600 mètres, ce qui pourrait contribuer à améliorer la qualité de l'air en éloignant la pollution du sol.
Pour fournir un contexte mondial, l'étude a comparé les résultats de Kolkata avec les données de Sydney, Austin, Athènes et Bruxelles, qui montrent toutes des tendances similaires. L'examen de 30 autres études de cas dans le monde entier a permis de confirmer que les installations solaires sur les toits peuvent avoir une incidence involontaire sur les températures urbaines.
Il est important de ne pas perdre de vue que cette étude a travaillé sur une simulation des conditions urbaines. C’est-à-dire que, dans ce cas, 100% des maisons étaient équipées de panneaux solaires, les toitures étaient toutes homogènes et similaires, soit, un environnement simulé. Il ne s’agit donc pas de la situation actuelle réelle des villes étudiées.
De même, le but de cette étude n’est pas de mettre en garde contre les panneaux solaires ni de déconseiller leur utilisation. Comme il est clairement cité dans l’étude, ceux-ci ont permis de diminuer les températures diurnes dans les villes étudiées, grâce à leur apport en énergie verte, diminuant ainsi la consommation en énergie fossile, par exemple. Et ceci, de manière réelle et non simulée.
Lien vers l'article de l'étude dans Nature Cities (en anglais)