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L'envol des oiseaux migrateurs vu par les radar météo

Depuis l’été 2015, l’IRM fournit à l’armée de l’air belge une estimation en temps réel du nombre d’oiseaux se trouvant dans l’atmosphère, sur base des données des radars météorologiques. Ces radars peuvent mesurer autre chose que les précipitations : ils sont aussi sensibles au nombre d’oiseaux présents dans l’espace aérien. Habituellement, trop peu d’oiseaux sont présents dans l’atmosphère que pour pouvoir renvoyer un signal clair. Il n’y a que pendant les périodes migratoires qu’un fort signal radar d’oiseaux est observable.

Sur les images radar opérationnelles, comme celles que l’on peut consulter sur le site web de l’IRM, ces échos d’oiseaux sont enlevés par filtrage. Mais pour certaines applications particulières, ces informations peuvent être utiles. Il existe par exemple un domaine d’étude dans la biologie qui s’appelle l’aéroécologie, et qui s’intéresse, entre autres, aux signaux d’oiseaux dans les images radar.
A côté de cela, ces informations sont également utilisées par l’aviation, aussi bien civile que militaire, afin d’éviter au maximum les collisions entre oiseaux et avions.

Début octobre est traditionnellement une période intense de migration aviaire. Notre pays se trouve sur une importante trajectoire pour les oiseaux en provenance de Scandinavie, en route vers le Sud. Il semble que les oiseaux attendent des conditions météo favorables pour débuter leur voyage ou, au contraire, le repousser. La direction et la vitesse du vent, ainsi que la visibilité et la température y jouent un rôle crucial. Il faut ajouter à cela les espèces d’oiseaux qui préfèrent voler de nuit et les autres qui préfèrent la lumière du jour pour voyager.

Les figurent indiquent combien d’oiseaux sont en train de se mouvoir dans l’atmosphère. La figure du dessus montre « la densité » d’oiseaux présents, en fonction du temps (axe X) et de l’altitude (axe Y). Plus la couleur est foncée, plus la densité d’oiseaux est importante. La figure du dessous montre le nombre total d’oiseaux présents par km² présents dans l’air. Les zones en gris indiquent les périodes de nuit.

Figure 1 : La densité d’oiseaux (au-dessous) et le nombre total d’oiseaux (en dessous), mesurés par le radar de Wideumont, pendant la période du 07/10/2015 de 23 h temps local, au 09/10/2015, 11h30 temps local. On peut y constater que se produisent aussi bien des envols de jours comme de nuit. Les oiseaux attendent les conditions météo favorables pour s’envoler et cherchent alors l’altitude idéale pour poursuivre leur voyage.

Figure 1 : La densité d’oiseaux (au-dessous) et le nombre total d’oiseaux (en dessous), mesurés par le radar de Wideumont, pendant la période du 07/10/2015 de 23 h temps local, au 09/10/2015, 11h30 temps local. On peut y constater que se produisent aussi bien des envols de jours comme de nuit. Les oiseaux attendent les conditions météo favorables pour s’envoler et cherchent alors l’altitude idéale pour poursuivre leur voyage.

Figure 2 : La figure 2 montre le même type de données que celles de la figure 1 mais pour le radar de Zaventem. On peut y voir que les oiseaux volent nettement plus près du sol dans cette région.

Figure 2 : La figure 2 montre le même type de données que celles de la figure 1 mais pour le radar de Zaventem. On peut y voir que les oiseaux volent nettement plus près du sol dans cette région.

On observe clairement un double pic sur ces figures : au début et à la fin de la nuit. Le premier pic indique l’envol des migrateurs nocturnes. Ce vol se prolonge toute la nuit. Le lever du soleil marque le début du deuxième pic avec l’envol des migrateurs diurnes. Ils cherchent d’abord l’altitude idéale afin de s’y maintenir pour le reste du voyage.

De par la haute résolution temporelle des images radar belges, le déroulement de ces migrations peut être précisément reporté sur des cartes.
L’IRM livre ces données à l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique et à l’Université d’Amsterdam pour de plus amples recherches scientifiques.

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