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Le SCK•CEN et l'IRM publient une étude sur la présence de ruthénium-106 radioactif

Fin septembre – début octobre 2017, de faibles concentrations de ruthénium-106 radioactif (Ru-106) ont été mesurées dans l'air en Europe, mais aussi dans le monde entier. Le Centre d’étude de l’Energie Nucléaire, en collaboration avec l'Institut Royal Météorologique, a réalisé une analyse sur l’origine du ruthénium-106.

Fin septembre – début octobre, plusieurs réseaux européens de surveillance de la radioactivité détectaient du ruthénium-106 dans l’atmosphère. L’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) français avait alors indiqué que les niveaux de concentration relevés étaient « sans conséquence tant pour la santé humaine que pour l’environnement ». L’Agence Fédéral de Contrôle Nucléaire (AFCN) avait également confirmé qu’ « aucune hausse des taux de ruthénium n’avait été constatée en Belgique », que ce soit via son système de mesure permanent Telerad ou lors de mesures complémentaires.

L’étude indépendante réalisée par les experts du SCK•CEN et de l’IRM utilisait les modèles de transport et de dispersion atmosphérique en combinaison avec les données météorologiques numériques du centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT) afin de déterminer l’origine du ruthénium-106 sur base des mesures effectuées en Europe et à travers le monde. Les mesures utilisées proviennent du Système de Surveillance International (SSI) mis en place dans le monde entier pour la vérification du traité concernant l'interdiction des essais nucléaires.

«Le résultat est visible dans la figure ci-dessous et donne l’écart entre les mesures et l’analyse pour chaque région potentielle de l’hémisphère nord. Une valeur faible signifie que le modèle et les mesures sont fortement corrélés et qu’il s’agit donc d’un emplacement très probable d’une source», explique Pieter De Meutter, instigateur des calculs. «Le ruthénium-106, un produit de fission, provient probablement d’une région située en Russie où se trouvent plusieurs installations nucléaires. Mais il ne peut pas avoir été libéré pendant un incident de réacteur nucléaire car dans ce cas, d'autres produits de fission, tels que les gaz rares et l'iode, auraient également été mesurés.»

Les calculs permettent également d’évaluer la quantité de ruthénium-106 libérée dans l’atmosphère. La reconstruction du trajet du nuage de ruthénium-106 sur l’Europe et les autres parties du monde est possible sur base de ces calculs comme montrée dans l’animation ci-dessous. Les concentrations mesurées en Europe sont bien en-dessous du niveau constituant un risque pour la santé ou l’environnement. La reconstruction nous montre aussi que le nuage n’est pas passé au-dessus de la Belgique.

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