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Le radar de Jabbeke enregistre l'envol massif des oiseaux lors de la nuit du nouvel an

Les radars météorologiques sont habituellement utilisés pour détecter les zones de précipitations. La présence d'oiseaux peut perturber ces mesures mais, le plus souvent, leur nombre est insuffisant pour produire un signal observable. Néanmoins, lorsque de très nombreux oiseaux sont présents dans l'atmosphère, les échos renvoyés par ces oiseaux sont suffisamment intenses pour être observés par le radar. C'est le cas lors des grandes migrations mais aussi, plus curieusement, lors de la nuit du nouvel an. Sous les douze coups de minuit, les oiseaux sont effrayés par les nombreux feux d'artifice et s'envolent massivement. Leur présence peut alors être détectée par les radars météorologiques.

En 2012, nous avons analysé l'effet des feux d'artifice à l'aide des observations du radar de Zaventem. Depuis lors, le nouveau radar de Jabbeke a été mis en service, ce qui nous offre la possibilité d'observer ce phénomène dans la province de Flandre Occidentale.

Pour détecter la présence d'oiseaux dans les données radar, il est nécessaire de retraiter les données radar brutes de manière à produire des images laissant apparaitre les signaux de faible intensité qui sont habituellement éliminés par filtrage. L'animation suivante montre les images radar retravaillées juste avant et juste après minuit.

Figure 1 : Animation radar de minuit moins vingt à une heure du matin.

Le résultat est étonnant. Jusqu'à minuit règne un grand calme sur les images radar, à l'exception de quelques échos marquants provenant notamment d'éoliennes. A minuit précise c'est l'explosion et les oiseaux s'envolent massivement dans l'atmosphère. Le calme revient assez rapidement et après une grosse demi-heure la plupart des oiseaux sont de retour au sol.

Figure 2: Image radar 10 minutes avant minuit. En plus du bruit de fond habituel sont également visibles quelques échos marquants causés notamment par des éoliennes. L'emplacement du radar est indiqué par un point mauve. En haut à gauche, quelques précipitations sont observées en Mer du Nord.

Figure 2: Image radar 10 minutes avant minuit. En plus du bruit de fond habituel sont également visibles quelques échos marquants causés notamment par des éoliennes. L'emplacement du radar est indiqué par un point mauve. En haut à gauche, quelques précipitations sont observées en Mer du Nord.

Figure 3: L'image radar 5 minutes après minuit illustre l'envol massif des oiseaux.

Figure 3: L'image radar 5 minutes après minuit illustre l'envol massif des oiseaux.

Les régions avec la plus grande concentration d'oiseaux correspondent bien entendu aux régions abritant de nombreux oiseaux le plus souvent aquatiques. On distingue en particulier deux régions : (1) la région autours de la réserve naturelle "De Blankaart" et (2) les polders entre Bruges et Zeebruges. Ces zones font partie du réseau européen Natura-2000 et sont reconnues par la Directive européenne Oiseaux. Une carte des zones "Directive Oiseaux" est montrée plus bas et la correspondance avec les zones identifiées par le radar est frappante.

Figure 4: Carte des zones "Directive Oiseaux". La correspondance avec les zones identifiées par le radar est frappante. Source: Vlaamse overheid - Agentschap voor Natuur en Bos.

Figure 4: Carte des zones "Directive Oiseaux". La correspondance avec les zones identifiées par le radar est frappante. Source: Vlaamse overheid - Agentschap voor Natuur en Bos.

Dans les images radar générées de manière automatique comme celles qui sont visibles en temps réel sur le site web de l'IRM, le signal est trop faible pour être visible. Ci-dessous, l'image du 1er janvier 2014 à 00:05. Le signal des oiseaux est ici éliminé par filtrage.

Figure 5: Dans les images radar opérationnelles, les échos renvoyés par le oiseaux sont filtrés.

Figure 5: Dans les images radar opérationnelles, les échos renvoyés par le oiseaux sont filtrés.

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