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Une nouvelle technologie pour le radar de Wideumont

Cela faisait 21 ans qu’il tournait sans relâche, balayant continuellement l’atmosphère et captant les échos renvoyés par la pluie, la grêle et la neige.  Après plus de 26 millions de rotations, l’ancien radar météorologique de Wideumont a livré ses dernières images le 7 avril 2022. L’installation d’un nouveau radar au sommet de la tour pouvait alors débuter, une opération aussi spectaculaire que délicate (voir Zoom Sur du 14 avril 2022). Plusieurs semaines ont été nécessaires pour finaliser le montage, le tester et intégrer les données récoltées dans les différents produits de précipitations de l’IRM.

Radar Wideumont Image de drone - Maarten Reyniers.

Les premières observations de précipitations ont été récoltées le 11 mai 2022 (voir zoom sur du 12 mai 2022). Même si la matière première (la pluie !) nous a manqué durant cet été, les quelques épisodes pluvieux observés par le radar nous ont permis de vérifier la qualité des observations.

Episode de précipitations intenses observé par le radar de Wideumont.

Tout comme l’ancien radar, le nouveau radar balaye constamment l’horizon et émet des impulsions électromagnétiques qui se propagent dans l’atmosphère. Il détecte ainsi les précipitations jusqu’à une distance maximale de 250 km. Une vue à 3 dimensions des précipitations dans l’atmosphère est produite toutes les 5 minutes. Le nouveau radar génère cependant des observations en quantité bien plus grande que le radar précédent. Il est en effet équipé de la technologie dite de « double polarisation ». L’antenne radar émet des impulsions électromagnétiques simultanément en polarisations horizontale et verticale et mesure les échos renvoyés dans ces 2 polarisations. Des informations supplémentaires quant à la forme et au type de précipitations (pluie, neige ou grêle) peuvent en être extraites.  La corrélation entre les signaux captés en horizontal et en vertical permet par exemple de faire la distinction entre les échos renvoyés par les précipitations et ceux renvoyés par le sol. 

Averses et echos du sol.

L’image ci-dessus montre la corrélation entre les échos en polarisations horizontale et verticale récoltés dans un rayon de 100 km autour du radar. Cette image a été produite lors d’un épisode d’averses. Les zones en rouge, caractérisées par des corrélations très élevées, correspondent aux averses. En bleu, les zones à faible corrélation indiquent les échos renvoyés par le sol. L’ellipse en bleu entoure par exemple les échos renvoyés par le relief autour de la Baraque de Fraiture. Les échos parasites présentent une signature très différente des échos de précipitations et peuvent ainsi être plus facilement éliminés.  Le radar précédent n’offrait pas cette possibilité.

Les observations brutes récoltées par le nouveau radar de Wideumont subissent un traitement sophistiqué et sont combinées aux observations d’autres radars et aux mesures des réseaux de pluviomètres automatiques. Ce traitement permet d’obtenir la meilleure estimation des intensités de précipitations sur tout le territoire belge.  Ces données sont ensuite intégrées dans le système de nowcasting (prévision à très court terme) et se retrouvent notamment sur le site web et l’application smartphone de l’IRM. 

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