Avec trois workshops au cours des six derniers mois, l'IRM a rassemblé des scientifiques belges travaillant dans le domaine de la modélisation climatique. L'objectif de ces workshops était à la fois de construire une communauté et de s'informer mutuellement sur les recherches en cours et d'échanger des informations.
Les recherches les plus novatrices ont pu être mises en lumière grâce à des contributions ciblées de spécialistes nationaux et étrangers. Outre les présentations classiques plus longues, tous les invités ont eu la possibilité de faire une présentation courte, dite "flash".
Modélisation climatique régionale
Le premier workshop avait pour thème la modélisation du climat régional en Belgique. En effet, dans le cadre du projet CORDEX.be II, plusieurs groupes belges de recherche produisent activement de nouvelles projections climatiques pour la Belgique en utilisant la réduction d'échelle dynamique. Cette technique permet de convertir les données sur les changements climatiques mondiaux en changements climatiques régionaux et locaux. Il s'agit de faire fonctionner un modèle climatique régional très détaillé sur une petite région. En effet, ces modèles à échelle fine permettent de mieux modéliser des processus tels que les orages et l'îlot de chaleur urbain, mais ils sont très coûteux en termes de calcul et doivent être exécutés sur des superordinateurs.
Dans ce workshop, les besoins des utilisateurs de données climatiques ont d'abord été expliqués par un orateur du Centre belge du climat. Les sujets abordés ont ensuite été les dernières projections climatiques du GIEC, les projections de précipitations extrêmes, de sécheresse et de vagues de chaleur pour la Belgique, ainsi que des contributions plus techniques concernant les meilleurs moyens de passer de l'échelle mondiale à l'échelle régionale. La valeur ajoutée des modèles climatiques régionaux à échelle spatiale fine par rapport aux modèles à échelle grossière a été au centre de ces discussions.
Observations pour la modélisation du climat
Plusieurs experts de l'IRM ont présenté, lors de cet autre workshop, les toutes dernières observations disponibles pour la Belgique, avec toutes les informations de base et le contrôle de qualité nécessaires. Les produits disponibles comprennent, par exemple, des observations de stations sur grille, des observations par satellite et des données ou mesures collectées par les citoyens. Les ensembles de données qui peuvent être spécifiquement utilisés pour la validation des modèles, qui précède la production de la dernière génération de projections climatiques en Belgique, ont également été discutés.
Bien que la modélisation du climat ait tendance à se concentrer sur l'avenir, de bonnes observations sont essentielles pour une bonne modélisation. En effet, une contribution a expliqué comment les observations jouent un rôle crucial dans les différentes étapes de la modélisation climatique : développement des composants du modèle, réglage des paramètres du modèle et analyse des performances du modèle dans différentes conditions météorologiques.
Modélisation et observations du climat urbain
Le climat urbain peut être très différent du climat rural, par exemple en raison de l'îlot de chaleur urbain. Il s'agit d'un élément essentiel pour comprendre le climat dans un pays fortement urbanisé comme la Belgique. Au cours de ce workshop d'une journée, la modélisation et les observations du climat urbain et des impacts associés ont été expliqués par des orateurs invités de Belgique, mais aussi de France et d'Inde. Les effets urbains sont très locaux et ne peuvent être représentés de manière réaliste que par des modèles à l'échelle de plusieurs centaines de mètres. En revanche, les modèles climatiques les plus fins ont une résolution de plusieurs kilomètres.
La fusion de ces deux mondes crée donc des défis scientifiques majeurs. Différents thèmes ont été abordés au cours de ce workshop : les techniques SIG pour la cartographie dans les modèles, les simulations du chauffage et de l'énergie des bâtiments, les applications sur les techniques d'atténuation avec des matériaux ultra-réfléchissants (photoniques) et, bien sûr, la réduction d'échelle du climat régional au climat urbain. Un exposé a même montré comment la combinaison de l'intelligence artificielle (IA) et des villes construites en LEGO peut être utilisée à des fins didactiques.