Le 18 septembre dernier, l’Institut Royal Météorologique (IRM) a organisé son premier workshop consacré à un sujet brûlant : comment rendre nos villes plus résilientes face aux vagues de chaleur et aux effets du changement climatique ? Cette journée d’échanges et de réflexion a rassemblé des scientifiques, des experts en climat et en gestion des risques, ainsi que des représentants de plusieurs villes belges et européennes.
Comprendre le climat urbain
La matinée a permis de présenter les dernières recherches de l’IRM menées sur les villes et le climat. Les participants ont découvert comment les mesures effectuées dans l’espace urbain enrichissent notre compréhension des microclimats, et comment les modèles météorologiques s’affinent pour mieux refléter le climat urbain. Les projections climatiques confirment que les épisodes de chaleur seront plus fréquents et plus intenses dans les prochaines décennies.
Paris et Londres en exemple
L’après-midi, des représentants de Paris et de Londres ont partagé leur expérience en matière de mesures d’adaptation aux pics de chaleur. Les deux capitales ont récemment mené des exercices grandeur nature pour tester leur préparation face à des vagues de chaleur exceptionnelles. Entre abris souterrains, plans de communication et adaptation des infrastructures, ces exemples ont montré combien la coopération entre scientifiques (climatologues), autorités, services d’urgence et citoyens est essentielle.
Imaginer la Belgique sous 40°C et plus
Steven Caluwaerts, chercheur à l’IRM et professeur à l’Université de Gand explique:
“L’atelier a également introduit une méthode innovante : un « Tale of Future Weather » (récit du climat futur). Plutôt que de se limiter à des probabilités statistiques, cette approche propose des scénarios narratifs d’événements extrêmes – par exemple une canicule inédite – afin de mieux saisir leurs impacts concrets sur la société, la santé ou les infrastructures.”
Les participants ont travaillé sur un scénario fictif mais scientifiquement fondé en Belgique : une année marquée par plusieurs canicules successives. Ce récit, inspiré des tendances climatiques actuelles, décrivait les difficultés rencontrées par les écoles, les hôpitaux, les transports ou encore les maisons de repos.
Les échanges ont mis en évidence que, même si beaucoup d’actions existent déjà, la coordination sera cruciale en cas de météo extrême. L’exercice a aussi révélé des impacts moins connus, comme les risques d’incendies urbains ou de tensions sociales causées par la chaleur extrême.
Une méthode à approfondir
En conclusion, un sondage a montré que la majorité des participants ont trouvé cet outil précieux pour anticiper l’avenir. Ils souhaitent l’utiliser pour améliorer leurs plans d’urgence, sensibiliser leurs équipes et mobiliser les citoyens. L’IRM, de son côté, envisage déjà de poursuivre et d’élargir cette démarche.