Habituellement, les observations de foudre en Belgique sont effectuées via le système de détection de foudre de l’IRM, nommé BELLS, qui fait partie du réseau européen EUCLID. Cependant, il est également possible d'observer la foudre depuis l'espace. Tout comme nous pouvons voir à l'œil nu la lumière brillante émise à chaque décharge, un instrument spécialement conçu pour le faire sur la base du même rayonnement optique, effectue ces observations à bord d’un satellite. La température du canal (éclair) formé lors d'une décharge de foudre s'élève à 30 000 ° C. Le rayonnement optique intense qui est ainsi libéré atteint une puissance maximale d'environ 109 W et peut être capté par des senseurs embarqués sur des satellites après que la lumière ait été diffusée jusqu'au sommet de la surface du nuage. Les décharges de foudre depuis l'espace sont étudiées de cette manière depuis 1970.
Stimulé par le lancement futur des satellites météorologiques de troisième génération d'EUMETSAT («Meteosat Third Generation (MTG)») équipés d’un nouveau type de capteur de foudre «Lightning Imager (LI)», pour la première fois, une grande partie des observations d'EUCLID seront comparées à celles du rayonnement optique reçu par le capteur de foudre «Lightning Imaging Sensor (LIS)» à bord de la Station spatiale internationale ISS. Une telle comparaison n'est pas évidente puisque la station spatiale orbite autour de la Terre à une vitesse d'environ 7 km/s, ne laissant une zone spécifique dans le champ de vision du capteur de foudre que pendant 90 secondes.
La figure ci-dessous montre, dans des étapes distinctes, la zone dans laquelle l'ISS-LIS observe à un moment spécifique (zones de chevauchement grises), ainsi que les différentes décharges de foudre observées par les deux systèmes. Notez que EUCLID peut faire la distinction entre les décharges au sol (du nuage vers le sol, CG) et les décharges entre nuages (IC), alors que cela n'est pas possible depuis l'espace.
La méthode développée et les résultats décrits dans l'article récemment publié constituent une base importante pour les futures études liées à l'utilisation des satellites Météosat 3ème génération (Meteosat Third Generation ou MTG) pour les observations de la foudre en Europe. Le premier MTG devrait être lancé en 2022.