2006-2010

Bilans climatologiques de 2006 à 2010

Comme ces dernières années, 2009 fut à nouveau caractérisé par un excès important de la température moyenne à Uccle[1] par rapport à la moyenne des températures observées depuis 1833 dans la région bruxelloise (cf. figure 1). Ce fut la 11e année la plus chaude observée à Uccle depuis 1901. La température moyenne atteignit 11,0°C, soit 1,3°C au-dessus de la valeur normale sur le 20e siècle (9,7°C). Un tel écart est qualifié de « très anormalement » élevé (cf. tableau 1 pour la définition des degrés d’anormalité).

[1] Dans le texte, sauf mention contraire, les valeurs indiquées et les valeurs normales correspondantes s’appliquent à la station principale de Uccle.

Figure 1. Température moyenne annuelle (en °C) à Bruxelles-Uccle, de 1833 à 2009.

Figure 1. Température moyenne annuelle (en °C) à Bruxelles-Uccle, de 1833 à 2009.

Parmi les autres paramètres (cf. tableau 2), remarquons que les valeurs annuelles 2009 de la quantité de précipitations, du nombre de jours de précipitations mesurables et du nombre de jours d’orage dans le pays furent « normales ». Avec 763,6 mm, le total des précipitations fut « normalement » déficitaire, la normale étant de 804,8 mm. Par contre, la durée d’insolation fut « anormalement » excédentaire, avec 1699 h (pour une normale de 1572 h), et les valeurs annuelles de la vitesse du vent et de l’humidité relative furent « très anormalement » basses. L’humidité relative moyenne atteignit 77% (pour une normale de 81%) et le vent une valeur moyenne de 3,4 m/s (pour une normale de 3,7 m/s)

Tableau 1. Définition du degré d’anormalité d’un paramètre climatologique, exprimé en périodes de retour moyennes.

 

CodeDegrés d'anormalitéPhénomène égalé ou dépassé en moyenne une fois tous les
nnormal-
aanormal6 ans
tatrès anormal10 ans
eexceptionnel30 ans
tetrès exceptionnel100 ans

Tableau 2. Valeurs pour l’année 2009 et valeurs normales pour différents paramètres météorologiques mesurés à Uccle. La colonne <<  Caractéristiques statistiques >> donne le degré d’anormalité du paramètre en 2009, exprimé en périodes de retour moyennes (cf. définitions dans le tableau 1).

Paramètre2009NormalesCaractéristiques
statistiques
Pression moyenne de l’air (au niveau de la mer) (hPa)1014,51015,7a-
Vitesse moyenne du vent (m/s)3,43,7ta-
Durée d’ensoleillement (h)*16991572a+
Température moyenne (°C)11,09,7ta+
Température maximale moyenne (°C)15,013,8ta+
Température minimale moyenne (°C)7,16,7n
Température maximale absolue (°C)33,431,7n
Température minimale absolue (°C)-12,8-8,9a-
Nombre de jours de gel (min < 0°C)4747n
Nombre de jours hivernaux (max < 0°C)98n
Nombre de jours estivaux (max >= 25°C)3625a+
Nombre de jours de forte chaleur (max >= 30°C)43n
Humidité relative moyenne de l’air (%)7781ta-
Tension de vapeur moyenne (hPa)10,110,3n
Total des précipitations (mm)763,6804,8n
Nombre de jours de précipitations mesurables (<= 0,1 mm)190207n
Nombre de jours d’orages dans le pays **9594n

Les normales et les caractéristiques statistiques sont calculées à partir des observations sur la période 1901-2000, sauf pour le nombre de jours d’orages dans le pays où la période de référence est 1981-2007 et pour les températures extrêmes (maximales et minimales), ainsi que les paramètres dérivés de ces températures (valeurs absolues et nombre de jours), où la période de référence est 1968-2000 (début des mesures dans un abri fermé).

* A partir du bilan de l’année 2009, les valeurs de la durée d’insolation à Uccle sont calculées en utilisant les mesures d’un actinomètre automatique dont le seuil d’enregistrement de la durée d’insolation est fixé à 120 W/m2.

** A partir du bilan de l’année 2008, la normale du nombre de jours d’orages dans le pays est calculée en utilisant les mesures de l’activité électrique atmosphérique effectuées par le système SAFIR de détection de l’activité électrique dans l’atmosphère.

L’hiver 2009 (décembre 2008 à février 2009, cf. figure 2) fut caractérisé par des valeurs normales de la température moyenne, du total des précipitations, du nombre de jours avec des précipitations mesurables et de la durée d’insolation. Entre le 5 et le 10, le mois de janvier fut marqué par une petite période de froid accompagnée de neige. Au cours de cette période, on releva à Uccle quatre températures minimales journalières inférieures à - 10,0°C, ce qui ne s’était plus produit depuis janvier 1996. L’autre fait remarquable de l’hiver fut le déficit d’insolation enregistré à Uccle en février. Avec 32 h 51 min, cette durée d’insolation est la deuxième plus basse de la série d’observations qui a débuté à Uccle en 1887 ; le record date de 2006, avec une durée de 30 h 46 min.

Figure 2. Evolution des températures et des quantités de précipitations journalières  à Uccle

Figure 2. Evolution des températures et des quantités de précipitations journalières à Uccle

Le printemps 2009 (mars à mai, cf. figure 3) marqua le début d’une période dont la tendance aux températures élevées ne s’inversera qu’au mois de décembre. C’est la température exceptionnellement élevée du mois d’avril qui explique que la température moyenne du printemps se situe cette année en deuxième place dans la série d’observations de Bruxelles-Uccle qui débuta en 1833. La moyenne printanière de cette année s’éleva à 11,2°C. Le printemps record reste celui de 2007, avec une température moyenne de 12,3°C, et le troisième printemps le plus chaud est celui de 1993, classé tout juste après celui de cette année. L’humidité relative fut très anormalement basse, avec une valeur saisonnière de 72% pour une moyenne de 77%.

Figure 3. Evolution des températures et des quantités de précipitations journalières à Uccle au

Figure 3. Evolution des températures et des quantités de précipitations journalières à Uccle au

L’été 2009 (juin à août, cf. figure 4) fut également caractérisé par des températures élevées, la valeur estivale de la température moyenne étant très anormalement élevée. Bien que les températures moyennes des trois mois de la saison aient été chacun excédentaire, c’est principalement la température du  mois d’août qui fut responsable de l’excès thermique estival. Parmi les autres paramètres climatologiques, c’est, à nouveau, l’humidité relative qui s’est démarquée, avec une valeur très anormalement basse (69%), alors que la moyenne saisonnière est de 78%. En de nombreuses régions du pays, le cumul des pluies entre début août et fin septembre fut très déficitaire. A Uccle, on mesura sur cette période un cumul de 63,8 mm, pour une valeur normale de 144,2 mm. Un tel cumul peut être qualifié de très anormalement déficitaire.

Figure 4. Evolution des températures et des quantités de précipitations journalières à Uccle au

Figure 4. Evolution des températures et des quantités de précipitations journalières à Uccle au

L’automne 2009 (septembre à novembre, cf. figure 5) fut à l’image du printemps : exceptionnellement chaud, avec une température moyenne de 12,3°C (pour une valeur normale de 10,4°C). Cette douceur fut principalement due à un mois de novembre qui connut des températures particulièrement douces pour la saison.
Cette valeur automnale se situe en deuxième position parmi les automnes les plus chauds, à égalité avec l’année 2005. L’automne le plus chaud reste celui de 2006, lorsque la température moyenne fut remarquablement élevée, atteignant 13,9°C, soit 1,6°C de plus que cette année.

Figure 5. Evolution des températures et des quantités de précipitations journalières à Uccle au

Figure 5. Evolution des températures et des quantités de précipitations journalières à Uccle au

Enfin, le dernier mois de l’année fut normal du point de vue climatologique. Signalons cependant un « jour de fort gel » le 19, lorsque la température minimale descendit à Uccle en dessous de –10°C (on releva –10,9°C comme minimum). Avant cette année, en décembre, le dernier jour de fort gel remontait à 1996, lorsqu’on avait relevé –10,4°C.

Pour Uccle, les courbes en rose sur les figures 6 à 9 donnent respectivement les valeurs mensuelles en 2009 de la température moyenne, de la durée d’insolation, du total des précipitations et du nombre de jours de précipitations. Les figures reprennent également les valeurs mensuelles normales (courbes en rouge), ainsi que les valeurs mensuelles extrêmes observées à Bruxelles-Uccle depuis le début des mesures de chaque paramètre (1833 pour la température et les précipitations et 1887 pour la durée d’insolation).

Figure 6. Températures moyennes mensuelles à Uccle (°C)

Figure 6. Températures moyennes mensuelles à Uccle (°C)

Figure 7. Durées mensuelles d'insolation à Uccle (en heures).

Figure 7. Durées mensuelles d'insolation à Uccle (en heures).

Remarque : à partir de 2009, les valeurs du graphique correspondent à des mesures effectuées à l’aide d’un actinomètre automatique  dont le seuil pour la mesure de la durée d’insolation est fixé à 120 W/m2, alors que les données étaient obtenues précédemment à partir des enregistrements sur papier d’un héliographe.

Figure 8. Précipitations mensuelles à Uccle (en mm).

Figure 8. Précipitations mensuelles à Uccle (en mm).

Figure 9. Nombres mensuels de jours de précipitations à Uccle (en jours).

Figure 9. Nombres mensuels de jours de précipitations à Uccle (en jours).

En conclusion, on retiendra que les températures en 2009 furent généralement, sauf en hiver, supérieures aux valeurs normales. En particulier, le printemps et l’automne furent caractérisés par des valeurs exceptionnellement élevées de la température moyenne. Cependant, si la température moyenne annuelle fut à Uccle la 11e plus élevée depuis 1901, il faut remarquer que, comme en 2008, la valeur atteinte cette année (11,0°C) est très proche de la température moyenne sur la période chaude que nous connaissons depuis la fin des années 1980 [10,8°C] (cf. figure 1).

Terminons ce tour d’horizon en signalant que, comme en 2008 encore, la vitesse moyenne annuelle du vent resta très anormalement inférieure à la normale et que l’humidité relative moyenne fut également très anormalement basse.

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